La guerre civile d'Espagne
Visionnez la vidéo ci-dessous puis répondez aux questions 1 à 13
Questions:
1.Quel est le contexte politique de l'Europe au début des années 1930?
2.Quel est le régime politique en France? Qui remporte les élections de 1936?
3.Depuis quand la République s'est-elle installée en Espagne? Qui remporte les élections en février 1936?
4.Qui se soulève contre la République en juillet 1936?
5.Que provoque cette tentative de coup d'état?
6.Qui s'oppose alors en Espagne?
7.Qui remporte cette guerre civile? Quel régime met-il en place?
8.Quels pays ont soutenu Franco?
9.Citez un évènement qui a vu l'intervention d'un de ces pays?
10.Par qui et comment cette tragédie a été immortalisée?
11;Qui résiste aux franquistes durant le conflit?
12.Quel est le bilan de ce conflit?
13;Qu'est ce que la Retirada?(visionnez aussi les vidéos suivantes)
Étude d'une œuvre engagée: Guernica
Cette œuvre violente et symbolique du peintre espagnol Pablo Picasso est l’un des tableaux les plus connus et les plus marquants du vingtième siècle. Quel événement tragique retrace-t-il ? Pourquoi est-il devenu si célèbre ? Comment a-t-il été peint ? Décryptage.
Pour la première fois de sa vie, Pablo Picasso (1881-1973) s’engage avec « Guernica » dans un combat politique par le biais de l’art : le peintre évoque dans ce tableau un massacre sanglant commis pendant la Guerre Civile Espagnole (1936-1939).
Le lundi 26 avril 1937, jour de marché, à 16h30, vingt-deux trimoteurs de l’aviation allemande de la légion Condor bombardent par surprise pendant quatre heures, en accord avec les forces fascistes du général Franco, le petit village basque de Guernica (Gernika, en langue basque). C’est le premier bombardement massif de civils de l’histoire contemporaine : 1654 personnes sont tuées. Trois mois plus tôt, le gouvernement républicain espagnol avait passé commande à Picasso d’une œuvre pour son pavillon de l'Exposition universelle de Paris. L’artiste n’hésite pas : révolté par le carnage, qui annonce les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale, il décide de transfigurer le drame en une fresque monumentale prémonitoire, de presque huit mètres de long...
Dévoilée au public à Paris pendant l’été 1937, la toile, peinte en moins de deux mois, après la réalisation de plus de quarante-cinq croquis en couleurs, transcende l’actualité et devient un manifeste artistique contre les horreurs de la guerre. Une majorité de spécialistes la considèrent désormais comme l’une des œuvres majeures du 20ème siècle.
La force de Guernica ?
Se dégager de l’événement dramatique pour faire passer un message universel.
Picasso ne se contente pas, en effet, de dépeindre les faits : il donne corps à une métaphore intemporelle qui témoigne de la violence et de la cruauté humaine. Cette métamorphose, l’artiste l’accomplit d’abord en créant des personnages tragiques. Ils composent une véritable scène mythologique moderne.
Du chaos apparent se dégagent huit figures symboliques hallucinées, humaines et animales. A gauche, une mère, le buste dénudé, tient un enfant mort dans ses bras et hurle de détresse. Derrière se tient un taureau menaçant, qui se détache du fond sombre. Pour Picasso, c’est le symbole de « la brutalité et de l’obscurité ». A côté, un oiseau s’égosille dans l’obscurité. Au centre de l’œuvre, un cheval terrassé symbolise le peuple espagnol. Au sol, un soldat est étendu, l’épée brisée à la main. A droite, une femme se traîne péniblement, une autre lève les bras au ciel, vers une fenêtre, dans une attitude suppliante. Enfin, sur sa gauche surgit une tête fantomatique, prolongée par un bras tenant une lampe, surnommée « la porteuse de lumière ».
Ces personnages complexes ont donné lieu à de multiples interprétations. Selon Jean Clair, historien de l’art et directeur du musée Picasso « Guernica » serait une « nativité à l’envers » : Joseph est à terre, l’enfant est mort-né, le taureau a remplacé le bœuf... Toutes les analyses convergent cependant sur un point : le tableau suggère une lutte entre le bien et le mal et dénonce l’assassinat d’une valeur sacrée, la vie.
La scène
« Guernica » montre des personnages victimes d’un bombardement. Ils se détachent du fond sombre par leurs couleurs claires. Les figures des personnages sont vues de face et de profil simultanément. Cette multiplication des angles de vue intensifie la charge dramatique : elle permet de saisir dans leur globalité la douleur des visages qui implorent le ciel face à un ennemi invisible. C’est un procédé caractéristique du cubisme, que Pablo Picasso pratique depuis « Les Demoiselles d’Avignon », en 1907.
L'espace
Nous sommes dans un espace fermé, sans
doute une ou plusieurs
maisons. Le sol est en effet recouvert d’un dallage et il semble y avoir des poutres au plafond. Au centre, en haut, se distingue un bout de toit, symbolisé par quelques tuiles Les lieux sont
éclairés par une ampoule électrique, dont le halo représente un œil et dont la clarté suggère l’incandescence des bombes. Une fenêtre donne, à droite, sur l’extérieur. Transformé en scène
d’intérieur, le bombardement, qui a eu lieu en plein jour, gagne en intensité dramatique.
ZOOM
Zoom 1 - Le Cheval
Picasso déclare dans le journal « La Fraternité », du 20 septembre 1945, que le cheval de Guernica représente le peuple espagnol. Transpercé par une lance, il se tord de douleur, prêt à s’affaisser, la gueule ouverte, comme lâchant un hennissement perçant. Son corps est
couvert de petits traits noirs. Evoquent-ils les caractères typographiques du journal où Picasso découvrit la nouvelle du massacre, ou énumèrent-ils chaque citoyen du peuple
espagnol ?
Zoom 2 - Le taureau
Pour Picasso, ce taureau immobile et menaçant symbolise « la brutalité et de l’obscurité ». Son corps sombre contraste avec sa tête blanche, tournée vers la gauche. Ses yeux envoûtants dévisagent le spectateur. Il symbolise une certaine Espagne, celle des corridas sanglantes et de la mise à mort. Il rappelle aussi le Minotaure de la mythologie grecque.
Zoom 3 - La porteuse de lumière
Cette femme fantomatique semble faire irruption dans le tableau, comme venant de l’extérieur. Son visage blanc semble atterré par les événements et son long bras évanescent brandit une lampe, ce qui lui vaut le surnom de « porteuse de lumière ». Métaphore de la colombe, elle viendrait signifier, au cœur du désastre, que tout n’est pas perdu.
Zoom 4 - Le soldat
Le seul personnage masculin du tableau tient une épée brisée dans sa main droite. Il s’agit sans doute d’un soldat. Ses bras étendus en croix suggèrent qu’il est mort. Ses yeux, bien qu’ouverts, sont d’ailleurs inexpressifs. Une petite fleur pousse dans sa main. Un ultime symbole d’espoir ?
L’œuvre - Le charnier (1944/48) - Huile sur toile, 2x2,5 m. New-York, MoMA
« Plus tard, peut-être, un historien démontrera que ma peinture a changé sous l’influence de la guerre. Moi-même, je ne le sais pas », a dit Picasso. « Guernica » ne fut pas, en tout cas, le seul de ses tableaux consacré aux carnages humains. Avec « le Charnier », il dénonce sept ans plus tard les camps de concentration. Cette toile présente plusieurs analogies plastiques avec « Guernica ». On y retrouve l’utilisation exclusive de couleurs blanches, noires ou grises, l’absence de perspective, l’espace contracté et les corps disloqués.
D'autres artistes ont dénoncé les horreurs de la guerre
Au cours des XIX et XX ème siècles, Goya avec son tableau "Tres de Mayo" condamne la répression française contre les Madrilènes en mai 1808.
Delacroix dénonce les massacres subis par les Grecs dans la guerre d'indépendance qui les oppose aux ottomans .
Enfin, Otto Dix peint les gueules cassées et les invalides de la première guerre mondiale dans son tableau "Les joueurs de skat".
Si vous voulez dessiner à la manière de Picasso, cliquez sur le lien suivant:
TRAVAUX DONNES LES ANNÉES PASSÉES
Durant les vacances , vous devez effectuer un travail créatif et à portée artistiqueautour de l'oeuvre de Picasso:Guernica.
En effet vous devrez tenter d'imaginer comment à partir des Unes de journaux,Picasso a pu,dans son atelier parisien, créer Guernica et arriver à une telle composition.
Vous devez donc scénariser la construction et l'élaboration du tableau.
Le résultat final pourra prendre la forme d'un texte rédigé,d'un diaporama Open office (pouvant intégrer des images et du son),d'une Bd,d'un petit clip...
Vous pourrez par exemple partir de la Une du Journal...pour insérer ensuite (selon le scénario imaginé) les différents éléments de Guernica...
Vous pourrez aussi commencer votre construction à partir du décor,d'un personnage précis ou d'un détail.
Mais vous pourrez aussi totalement sortir du "cadre" de l'oeuvre en imaginant un scénario totalement fantasque...
L'important est ,au final,que l'on reconnaisse le tableau (dans son organisation et ses différents éléments:un taureau, une ampoule,des flammes).Vous pourrez donc vous inspirer de
l'actualité ou de votre quotidien pour réinterpréter "Guernica" à votre façon.
Voici un lien pour vous aider à cogiter:
*c'est un programme court quebecois qui s'intitule "Une minute avant" ...
Bon courage.